Comment concilier transition numérique et écologie?

A l’heure du Big Data, des GAFAM [1], et des objets connectés, pas un jour ne passe sans que les termes transition numérique et écologique ne fassent les gros titres.
En effet, les besoins de la société ont changé, les technologies de l’information et la révolution digitale ont entraîné un changement dans nos pratiques. Mais qu’est-ce que la transition numérique? Quels sont les enjeux importants liés au numérique? Entre définition et enjeux, nous ferons le point sur cette question d’actualité.

Nous vivons aujourd’hui dans un monde en constante évolution, et une société de plus en plus connectée, marquée par les mutations technologiques, politiques et économiques, ainsi avec le déferlement des technologies de l’information, du numérique et des besoins toujours plus diversifiés des usagers, la transition numérique, que certains désignent de « révolution numérique » est en train de changer de plus en plus nos pratiques.

QU’EST-CE QUE LA TRANSITION NUMÉRIQUE ?

Selon Wikipedia, elle désigne « le bouleversement profond des sociétés survenu globalement dans les nations industrialisées (notamment Europe occidentale, Amérique du Nord, Japon) et provoqué par l’essor des techniques numériques, principalement l’informatique et Internet. Cette mutation se traduit par une mise en réseau planétaire des individus, de nouvelles formes de communication (courriels, réseaux sociaux, messagerie instantanée ) et une décentralisation dans la circulation des idées ». 

À l’ère du digital, les entreprises doivent s’adapter au développement rapide et constant des nouvelles technologies ; et afin d’améliorer leurs performances, celles-ci doivent maîtriser au mieux le savoir sous toutes ses formes avec les nouveaux outils numériques innovants qui renouvellent les métiers et transforment la société et l’économie.

QU’EN EST-IL DE L’IMPACT SUR L’ENVIRONNEMENT?

« L’impact environnemental du numérique est difficile à appréhender car il est essentiellement invisible »
Hugues FERREBOEUF[2]

Pollution numérique

Même si aujourd’hui surfer sur internet, envoyer des mails, acheter en ligne, assister à des conférences en ligne améliorent nos modes de vie et nos échanges, en réalité ces pratiques ne sont pas sans impact sur la planète, puisque pour fabriquer nos ordinateurs, téléviseurs, tablettes et smartphones, une quantité énorme d’énergie est utilisée avec des métaux très polluants, en effet, rien que d’envoyer un email, télécharger des documents, les partager a un poids pour la planète, d’autant plus important que nous sommes actuellement plus de 4.39 milliards d’internautes à naviguer sur internet[3] quasi quotidiennement, tant pour notre vie professionnelle que personnelle. Donc, tous nos échanges dématérialisés ont des conséquences très concrètes sur l’environnement, et le constat de ces dernières années est que malheureusement de cette nouvelle révolution numérique est né le nouveau concept, celui de pollution numérique.
Encore ignorée du grand public, la pollution numérique est un phénomène bien réel qui désigne la pollution générée par toutes les nouvelles technologies; en effet, le numérique absorbe des quantités considérables d’énergie et engendre un effet négatif sur notre planète avec tout un ensemble de câbles, antennes, datacenters et beaucoup d’autres qui lui permettent le fonctionner. 

Qui est concerné par le numérique ?

Au quotidien chacun de nous est impacté par le numérique (consommateur, commerçant, industriel, Start-Up, collectivités…), chacun de nous pollue instinctivement et un petit peu tout le temps vu que nos quotidiens sont construits autour d’Internet et des objets connectés.

TRANSFORMATION NUMÉRIQUE EST-ELLE COMPATIBLE AVEC TRANSITION ÉCOLOGIQUE?

Malgré les aspects pratiques et innovants du numérique, il est loin d’être un facteur positif pour l’environnement, on sait aujourd’hui d’énormes quantités d’énergie sont nécessaires pour fabriquer, alimenter les appareils, traiter les données et faire circuler les informations via des datacenters. D’après un rapport (Clicking Clean)[4] de Greenpeace publié en janvier 2017, « le secteur informatique représente environ 7 % de la consommation mondiale d’électricité et cette empreinte énergétique devrait encore augmenter avec la multiplication par trois du trafic mondial sur internet prévu d’ici 2020 ».

De ce fait, pour rebondir sur notre question, la transformation numérique ne serait pas encore tout à fait compatible avec la transition écologique, mais alors aujourd’hui des politiques, des ONG (organisations non gouvernementales), des experts et des entreprises, s’interrogent sur comment limiter de telles dépenses énergétiques. Cependant beaucoup de solutions émergent aujourd’hui pour exploiter le potentiel offert par le numérique et en faire un véritable levier de développement économique et social.

« La transition écologique sait raconter son but, mais peine à dessiner son chemin. La transition numérique, c’est le contraire! »
Daniel KAPLAN[5] de la FING[6]dans le livre blanc « Numérique et environnement »

Notes et références:

[1] GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) qui sont les cinq grandes firmes américaines.
[2]Hugues FERREBOEUF, Chef de projet pour The SHIFT PROJECT (Un cercle de réflexion sur la transition écologique), Rapport du groupe de travail dirigé par Hugues FERREBOEUF pour le Think Tank The Shift Project – octobre 2018
[3]D’après le Digital report 2019 réalisé par We Are Social et Hootsuite, 4,39 milliards d’internautes en 2018
[4]Rapport Clicking Clean publié le 10 janvier 2017 par Greenpeace
[5]Un penseur et un acteur du numérique et de son développement économique et social. En 2000, il a co-fondé la Fondation internet nouvelle génération (Fing), qu’il a dirigé jusqu’en décembre 2016.
[6]Fondation internet nouvelle génération (FING)