L’exploitation des Big Data pour le Crowdfunding

Et le Big Data dans tout ça ?

Le crowdfunding utilise le pouvoir des big data et surtout leur analyse pour faire des prédictions et rendre les campagnes plus efficaces.
Le Big data est un outil qui est utilisé à deux niveaux dans le milieu du crowdfunding.
Premièrement, du point de vue des investisseurs, il permet de prédire quel projet pourra rapporter de l’argent, de préférence, le plus d’argent possible. Deuxièmement, du côté des leveurs de fonds, l’analyse des big data permet, entre autres, de choisir les meilleurs moyens de communication autour du projet ou simplement de trouver les moyens de réussir son projet.
Les lois du succès d’une campagne d’une levée de fonds reposent sur trois aspects :

  • Évidemment, le projet doit tout d’abord être « impressionnant ». Plus un projet est innovant et plus il sort de l’ordinaire, plus il attirera du monde.
  • Le projet doit être décrit sur une plateforme spécialisée et mis en avant. Il ne faut jamais hésiter à faire de la publicité pour un projet.
  • Il est important de faire vivre la campagne de crowdfunding, jusqu’à la fin de la
    levée de fonds. Il convient de mettre à jour le projet le plus régulièrement possible, simplement pour signifier aux investisseurs que le projet est vivant et donc bien réel.

La prédiction

Le Graal pour les analystes des big data est de trouver un modèle d’analyse prédictif qui va permettre de dire rapidement si une campagne va réussir ou non. Ce modèle doit pouvoir donner les clés de la réussite d’une campagne de levée de fonds, c’est-à-dire, que le modèle doit pouvoir trier les projets en fonction de l’intérêt de l’investissement, pour que les funders puissent réussir leur investissement.
A cet égard, des chercheurs de l’Ecole d’informatique et communication et de l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL) ont mis au point une méthode exclusive pour déterminer si les campagnes de crowdfunding réussiront dans les quatre heures suivant leur lancement (campagne de Kickstarter). Le taux de précision des prédictions est de 76{b23bcbc6564704ae5314c50cf6e55ef99bc09de32ef3fcb54190da321a083ca4}.

Les big data permettent d’analyser, de prédire et de réagir en conséquence. En comprenant très tôt, si une campagne sera réussie ou non, cela permet aux gestionnaires de projets de faire des ajustements pour améliorer leurs chances d’être pleinement financés.
Mais l’analyse permet de comprendre les risques avant même le lancement de la campagne, par exemple :
– Quels sont actuellement les types de projets les plus populaires ?
– Quels sont les statuts de projets similaires, et ont-ils réussi ?
– S’ils réussissaient, alors, quelle méthode de crowdfunding utilisaient-ils ?
– Quelle était la taille de leur base de supporters ?
Ainsi, les big data aident pour les actions de marketing d’une campagne avec un ciblage de la communauté la plus à même d’investir.

En résumé, l’analyse des big data, permet une meilleure gestion des risques du crowdfunding, que ce soit pour les investisseurs ou pour les porteurs de projet : risque de ne pas retrouver son argent en cas de prêt ou d’achat d’action, ciblage d’une mauvaise communauté et donc d’une mauvaise communication autour du projet, risque d’échec total du projet.

Mais pour comprendre des comportements, on utilise de plus en plus l’intelligence des données. Dans ce cas, on ne parle plus vraiment de big data, mais de smart data (données numériques pertinentes). Ce qui est important est non plus la quantité d’informations recueillies, mais bien la qualité de l’information qui peut être traitée et permet alors de positionner son projet dans le bon sens ou bien d’investir sur le bon projet.

L’analyse sémantique pour éviter les faux projets

Sur la toile, on trouve des milliers (voire plus) de nouveaux projets au quotidien. Certaines plateformes ne sont pas modérées, et on voit apparaitre des faux projets, des SPAM5. En France, une liste officielle des plateformes a été établie avec la création d’un label pour éviter la multiplication de faux projets.
Mais on peut également compter sur les big data pour éviter d’investir dans un projet qui n’est pas réel. Pour cela, des systèmes d’analyse sémantique ont été mis en place pour le repérage de comportements frauduleux. Il s’agit de comparer, pour des projets ayant les mêmes thématiques, les descriptions, les sources, les mots-clés etc. D’où l’importance de la personnalisation et la description lors de la mise en ligne de son projet.
Le rôle des médias sociaux
Le rôle des réseaux sociaux est devenu tellement important ces dernières années tant sur le plan de la communication et de la diffusion d’informations que sur le plan de la collecte d’informations, de données. Ils jouent un rôle essentiel dans le succès des campagnes individuelles de crowdfunding. Des chercheurs de l’Université de l’Illinois ont vérifié cette hypothèse en identifiant un lien tangible entre les activités des médias sociaux et la réussite du financement. En particulier, ils ont constaté que Twitter et Facebook sont les plates-formes les plus importantes. En effet, les réseaux sociaux sont comme une caisse de résonance des projets de crowdfunding et permettent de rassembler très rapidement une communauté. Un projet très présent sur les médias sociaux partira avec des milliers de personnes qui le soutiennent.
L’utilisation de données non financières pour créer de l’argent, c’est la nouveauté dans l’utilisation des big data. Des entreprises ont bien compris le principe, et se sont spécialisées dans la vente et l’analyse des data, mais aussi d’actions d’automatisation pour le crowdfunding. La startup française installée à Lyon depuis 2015, Crowdybox, vend des packages clé en main, d’analyse des big data aux futurs porteurs de projet. Le mot d’ordre de la startup est : « Inspirez-vous des success stories pour réussir votre propre campagne ». Crowdybox ne s’adresse qu’aux leveurs de fonds dans la réussite de leur projet. La société travaille avec des outils d’analyse des réseaux sociaux et des plateformes de crowdfunding afin de définir les modes de communication les plus adaptés à un projet et propose à ses clients de déployer une stratégie de campagne, quelle que soit la taille du projet. La société vend également à ses clients des listes de personnes influentes (22000 personnes) telles des blogueurs, journalistes, animateurs radio qui peuvent relayer l’information. Une fois le projet lancer, la société, propose de mesure en temps réel la notoriété sur Facebook et Twitter.

Aux États-Unis, la société Krowdster, fondée en 2014, fonctionne sur le même principe en analysant 500000 anciens projets. Cependant, contrairement à la startup lyonnaise, cette société californienne a comme clients des porteurs de projets mais aussi des investisseurs en quête de projet à haut potentiel. En soit, à l’heure actuelle, le pouvoir des distributeurs de données (revendeurs de données ou analystes) est plus important que les producteurs de données. Ce sont eux qui transforment les big data en smart data et rendent la masse de données intelligible et utilisable.

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